L’importance du chat dans la vie humaine

Dans le contexte familial

Le chat intégré à la cellule familiale dispose d’un statut affectif fort dont les contours sont souvent mal posés. Il est un objet d’attachement – à géométrie variable – pour chacun des membres de la famille. Son intégration participe à la mise en place de relations entre les individus dans des registres inhabituels. L’animal sollicite les humains du groupe sur un mode sensoriel particulier et partage avec les enfants des compétences fondamentales. Le chat contribue à la bonne qualité de la vie de la famille et plus généralement des humains qui l’entourent, car il participe à la diminution du niveau de stress et des agressions émotionnelles. Sa présence peut induire des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale des différents représentants de la structure familiale.

Les bénéfices relationnels

La fugacité et les multiples variations du comportement du chat créent un univers relationnel particulier. Le chat occupe l’espace de vie en des lieux significatifs et à des moments précis, pour le repos, l’alimentation, le jeu et la vigilance. Il plonge ses maîtres dans un monde de sensations qu’il apparaît être le seul à pouvoir proposer parmi tous les animaux de compagnie. Le chat partage cinq compétences – socles – avec l’enfant qui, pour Hubert Montagner, expert reconnu de son développement, permettent de définir, dès la naissance, les « noyaux » initiaux à partir desquels le bébé capte, agglomère, combine et intègre les informations de son monde extérieur : « l’attention visuelle soutenue, l’élan à l’interaction, les comportements affiliatifs, l’organisation structurée et ciblée du geste et l’imitation ». Ces compétences font partie des piliers du développement émotionnel de l’enfant qui ouvre la voie de celui de son intelligence. Le chat agit là comme une passerelle entre l’univers des adultes et celui de l’enfant.

Les bénéfices de santé

Au plan de la qualité de vie mais aussi au regard de la santé mentale et physique de l’homme, le chat apporte une contribution qui se traduit par des effets précis. Le fait de l’observer, de jouer avec lui, de le caresser ou de le savoir à proximité et de s’engager à l’assumer engendre un apaisement, une baisse du sentiment de solitude et d’abandon, une décroissance significative et durable de certains paramètres biologiques (pression artérielle), une diminution des signaux faciaux de stress et une amélioration de l’estime de soi. La présence d’un chat auprès d’un individu ou dans une famille diminue les consultations et les prescriptions médicales et entraîne une réduction des dépenses de santé. Il permet de maintenir et de développer les interactions entre les individus à l’intérieur du groupe social, en « lubrifiant » les relations entre voisins, avec les commerçants ou chez le vétérinaire.

 Dans une approche institutionnelle

Le chat peut être présent aux côtés d’un professionnel du secteur médical, social ou éducatif dont le domaine d’expertise s’adresse à une personne en difficulté. L’animal introduit une reconfiguration de la relation entre le bénéficiaire et l’intervenant. La triangulation du rapport qui s’établit bénéficie à l’ouverture d’un espace dans lequel l’expert peut puiser des ressources pour avancer avec le bénéficiaire. Les exemples, toutefois peu nombreux, touchent les domaines de l’éducation, de la psychologie, de la gériatrie, de la médecine spécialisée et de la prise en charge sociale. Le chat est alors en situation d’action partagée avec le professionnel (enseignant, éducateur, médecin, psychologue, kinésithérapeute, etc.).

Le chat peut contribuer à un programme spécifique de soutien auprès d’un groupe de personnes en situation difficile et placées dans une institution. Il est inclus dans un programme à orientation sociale, éducative ou thérapeutique. Cette pratique nécessite une construction rigoureuse et un suivi pertinent.

Au plan individuel

Dans le cadre d’un travail individuel, le chat accompagne le protocole pédagogique, social, éducatif, médical, psychologique ou physique mis en place par un intervenant du domaine concerné. Un transfert s’effectue entre le bénéficiaire et le professionnel par l’intermédiaire de l’animal, qui sert de support pour faire émerger la personnalité en difficulté. L’animal n’est jamais substitué à une technique, un traitement médical, un geste ou un savoir-faire.

Il est toujours placé en situation de coaction avec l’intervenant, dans l’intérêt du bénéficiaire. C’est le spécialiste qui détermine le temps, la fréquence, le moment, les conditions et la surveillance du processus d’interactions entre le chat et un bénéficiaire. Les histoires individuelles des personnes inscrites dans cette triade conditionnent le déroulement et le processus progressif de la méthode mise en œuvre. Le chat intervient sans aucune contrainte ; sa liberté de mouvement est un critère d’efficacité. Il doit présenter un comportement stable et équilibré.

Dans une institution

Certains chats participent à la vie d’institutions spécialisées. Le chat est alors associé de manière permanente à un établissement et entretient des relations avec les résidents, les équipes médicales, sociales ou éducatives et les visiteurs. Ce chat est à l’image de celui que l’on trouve dans une famille. Son foyer est multiple et son propriétaire légal est l’institution. Un référent principal coordonne sa prise en charge avec une équipe volontaire. Surveillé régulièrement sur le plan sanitaire, le chat présente des garanties de bonne santé et d’équilibre comportemental. Son intervention, dans le cadre d’un programme d’Activité Associant l’Animal (AAA), est une volonté politique de l’institution qui l’assure (au plan de la responsabilité civile), le nourrit et veille à sa bientraitance. Le plan mise en œuvre est validé par la Direction de l’établissement. Les autorités hiérarchiques et de tutelle en sont informées. Des chats mascottes vivent également dans les structures vétérinaires, apportant un réconfort évident aux soignants, aux propriétaires et aux animaux hospitalisés.

Texte d’une communication aux vétérinaires de M. Jean-Luc Vuillemenot

Secrétaire général de l’AFIRAC – Paris (association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie)

Références

 (1) BRASIC JR. Pets & Health. Psychological Reports. 1998; 83:10111024.

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(4) MONTAGNER H. L’Enfant et l’Animal : Les émotions qui libèrent l’intelligence. Ed. Odile Jacob. 2002;272 pages.

 (5) OSBORNE E. Cats as valued relationships in people’s social network. 10TH International Conference on HumanAnimal Interactions abstract book. 2003:12.

(6) RIEGER G, TURNER D. The relationship between owner attachement toward cats and human mood. 9th International Conference on HumanAnimal Interactions abstract book. 2001:83.

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 (8) (Cool VERNAY D. Are there vocations for caring in the animal worl ? 10th International Conference on HumanAnimal Interactions handbook. 2004:75.

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 (10) Déclaration de Genève. Résolutions fondamentales sur la présence de l’animal de compagnie. IAHAIO (International Association of Human Animal Interaction Organisations. 1995.

 (11) FACCO/ TNS SOFRES. La place des animaux de compagnie en France. 2005.

 (12) TNS/SECODIP. Les tendances de consommation des familles monoparentales. 2005.

 (13) BVA/AFIRAC/TRENTE MILLIONS D’AMIS. Les Français et leurs chats. 2002.

(14) MAPAAR/IFOP. Les animaux de compagnie ­ Respecte

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